Le blog de lina
mais elle ne s'attendait à l'accueil qu'elle
reçu.
Quand elle s'approcha de Danielle Ramos pour lui serrer la main,
cette dernière la fixa et son visage devint rouge sous le coup de la colère.
- Je vous connais Anita Fuentes, vous étiez sa pute, lui cracha -- t
-- elle au visage. Vous et l'autre salope britannique êtes responsable de sa mort et vous osez venir ici, vous n'avez aucune fierté.
Anita resta sans voix devant ces accusations. Elle sentit le poids
des regards accusateurs des autres personnes autour d'elle et la seule réaction dont elle fut capable fut de fuir avouant ainsi un crime qu'elle n'avait pas commis.
- Anne-Marie, fit Christine en lui tapant sur la joue.
Réveille-toi.
L'assistante sociale sortit de l'inconscience en se demandant où elle
se trouvait puis le visage de la directrice du foyer lui remémora tous les événements de cette horrible journée. Jennifer avait replongé dans ses démons et était désormais promise à la prison.
Officiellement, la jeune fille était perdue pour eux. C'était un échec total, un échec personnel.
Christine l'aida à s'assoir et lui apporta un verre
d'eau.
- C'est ainsi, dit-elle. Ce sont les aléas de notre métier, nos
protégés sont avant tout les maîtres de leur propre destin.
Anne-Marie écouta le discours de Christine d'une oreille distraite.
La directrice ne semblait pas très en forme, elle l'avait connu bien plus inspirée. Elle revit Jennifer, le regard plein de rage, tentant de se jeter sur elle en vociférant des insultes et des
menaces de mort. Elle n'aurait jamais cru que cette enfant dont elle avait été si proche pourrait un jour la haïr à ce point.
Christine termina son discours sur la nécessité de prendre du recul
et de ne pas se laisser dévorer par ce métier puis lui demanda si elle allait mieux. Elle lui mentit en répondant qu'elle se sentait bien et la directrice s'éclipsa pour aller régler des affaires
plus urgentes. Dès qu'elle fut certaine qu'elle se fut éloignée, Anne-Marie se jeta sur son sac et en sortit sa boîte d'antidouleur. Elle l'ouvrit et en sortit plusieurs comprimés. D'habitude,
elle n'en prenait qu'un seul à la fois mais elle se sentait trop atteinte et elle en avala trois d'un coup, oubliant qu'elle était sur son lieu de travail et que n'importe qui pouvait la
surprendre. L'effet fut fulgurant, elle s'envola dans un état second, faisant fi du reste du monde.
Au même moment, Christine revint discrètement et ferma la porte à
clé. Il était probable que sans ce geste quelqu'un aurait trouvé la jeune assistante sociale en plein trip mettant définitivement fin à sa carrière. Cependant, ce geste n'avait rien de
bienveillant ; il préparait juste une déchéance encore plus profonde.
Antonin Marius n'avait jamais mis les pieds au « Fundo » mais il
devait avouer que cette ambiance glauque de dépravation le comblait totalement. Ce soir-là pas moins de quatre jeunes femmes déambulaient, culs nus, entre les tables et les clients s'en donnaient
à cœur joies, fouillant leurs parties intimes dès qu'elles passaient à leur portée. Marius remarqua aussi que l'on était en train d'installer une estrade, signe que Diaz prévoyait d'organiser des
spectacles pour combler encore un peu plus ses clients. Une jeune femme brune qu'il ne connaissait pas vint lui déposer son verre et il en profita pour glisser deux doigts dans la fente de ses
lèvres vaginales. Il remonta rapidement vers le clitoris et le tritura avec gourmandise. Docile, la jeune femme resta en place, les jambes flageolantes en attendant qu'il se lasse de la
tourmenter. Ce fut Diaz qui mit fin à son petit jeu. Il vint s'assoir en face de Marius et d'un regard froid, il congédia Angelica Rubicosa. Marius la laissa partir à regret, fantasmant sur le
jour où il serait intégré comme membre à part entière du club.