Le blog de lina
- Et quelles étaient ces circonstances? Demanda alors
Angel.
Marius se tourna alors vers lui. Il détestait cette ambiance
d'inquisition.
Ils se trouvaient dans le bureau de la villa de l'homme d'affaire.
Les 4 membres actuels du club l'y avaient invité ou plutôt convoqué suite au rodéo provoqué par ses hommes dans les rues de la ville. Heureusement, le juge avait averti Diaz assez vite et ce
dernier avait fait jouer ses relations dans la presse pour que cette affaire ne s'ébruite pas. On avait juste parlé d'un homme saoul qui avait perdu le contrôle de son véhicule. Tout cela avait
été possible car personne n'avait été blessé si on exceptait le conducteur de la Peugeot bien sûr.
- Nous avons éliminé un gêneur qui posait trop de questions au sujet
d'Opale Apolline.
- Il s'agissait de l'homme que je vous avais demandé de
surveiller?
- Exactement, c'était un petit privé de bas étage qui voulait son
moment de gloire. Il aurait pu nous mettre tous dans l'embarras mais nous avons fouillé son bureau et son appartement et emporté toutes les preuves nous reliant à cette triste
affaire.
- Comment s'appelait cet homme? demanda le
juge.
- Je vous l'ai dit un petit détective. Un ancien bureaucrate de la
police nommé Diomandé.
Le visage de Diaz changea alors de couleur, il échangea un regard
inquiet avec le juge puis avec Uron.
- Thierry Diomandé? demanda-t-il
ensuite.
- Oui, confirma Marius.
- Etes-vous sûr que cet homme est mort? Je veux dire : avez-vous son
corps?
- Pas personnellement mais mes hommes m'ont affirmé qu'il était tombé
du haut d'une falaise de 50 mètres. Aucun homme normal...
- Thierry Diomandé est tout sauf un homme normal, le coupa Diaz. Et
s'il est une chose qu'il n'est pas c'est bien un bureaucrate à la recherche de gloire.
- Mais bon sang, s'énerva Angel qui ne comprenait pas la tension qui
s'était emparé de ses complices. Qui est donc ce Diomandé?
- Thierry Diomandé, répondit Uron, est tout simplement le dernier
survivant de la cellule du « Frère », un des hommes qui a mis Lilleland à feu et à sang voici 10 ans.
Thierry débarqua dans un univers totalement ravagé. Il n'y avait rien
dans son bureau qui n'avait pas été retourné et il n'en fut pas surpris. Il avait désormais compris qu'il avait mis le doigt sur une affaire qui dépassait le cadre d'Opale, de Christine Veron, de
Giroud et même du juge de Saint Servier. Les flics qui avaient tenté de le tuer étaient trop nombreux et appartenaient à trop de service pour agir seuls, ils dépendaient d'une autorité supérieure
et cela lui rappela trop un passé vieux de 10 ans.
Il ne savait toujours pas comment il avait survécu à la chute de sa
voiture dans la mer. Un vrai miracle qu'il ne fut pas tué sur le coup par le choc ni entraîné par le fond avec la Peugeot. L'entrée dans l'eauavait détruit le pare-brise et il avait put s'extraire de l'épave par ce chemin sinon il nourrirait les poissons à cet instant. Maintenant, il pensait être
considéré comme mort ce qui était un avantage non négligeable.
Il considéra les ruines de son bureau et ne s'y attarda pas. Il
savait que des experts en fouille comme ceux qui avaient mis ce bazar avaient certainement trouvé l'exemplaire du dossier Opale qu'il avait laissé dans sa fausse cachette. Il fouilla juste sa
penderie pour trouver quelques vêtements encore entier pour se changer. Il était trempé et il ne voulait pas attraper la mort, c'eut été le comble.
Il ne s'attarda pas dans son bureau pour ne pas risquer de s'y faire
remarquer. Il prit cependant le temps de descendre à la cave.
Il ouvrit la porte du local à poubelle et au milieu des déchets, il
découvrit le compartiment secret où il cachait ses documents les plus précieux. Il en sortit ses deux dossiers les plus importants : celui d'Opale ainsi que celui qui l'avait conduit jusqu'à
Fortlud. En dessous se trouvait toute une série de passeports. Il en choisit plusieurs. Il allait devoir voyager et il avait besoin d'une nouvelle identité puisque Thierry Diomandé était mort
pour quelques temps. En dessous de tout cela, il sortit un petit calepin qu'il prit et fixa un instant : il avait prié pour n'avoir à jamais s'en servir. Il le glissa dans sa poche et quitta
l'immeuble. En sortant dans la rue, il rabattit la capuche de sa veste afin de ne pas être reconnut et s'éloigna le plus vite qu'il le put.
Il attendit d'être à 5 pâtés de maison pour chercher une cabine
téléphonique. Dès qu'il en trouva une, il sortit le calepin de sa poche.
Il ne contenait qu'un seul numéro de téléphone. Thierry prit le
combiné du téléphone et composa le numéro. Il fallut un temps fou pour obtenir la sonnerie et il se dit que personne n'allait répondre ; pas après tout ce temps.
- Allô, fit une voix de femme qu'il reconnut
facilement.
- Martina? Dit -- il. Il faut que je parle à Thomas. Il faut que je
parle au « Frère ».