Le blog de lina
- Bonjour Thomas, dit-il.
- Bonjour Thierry, répondit Thomas, entre.
Les deux hommes entrèrent dans un living aux murs sombres et sans
fioritures puis passèrent dans un salon guère plus lumineux. Thomas lui indiqua de s'assoir et il s'exécuta.
- Tu veux boire quelque chose? demanda-t-il.
- Une petite bière, volontiers.
- Je n'ai que des américaines.
- Ce sera très bien.
Thomas se dirigea vers le petit comptoir qui se trouvait au fond de
la pièce et Thierry en profita pour le détailler.
Thomas Sarfati que les anciens de Lilleland avaient baptisé le «
Frère » n'avait pas vraiment changé en 10 ans. Il paraissait toujours aussi grand du haut de son mètre 90, il ne semblait pas avoir pris de graisse avec l'âge. Cependant, Thierry remarqua des
cheveux blancs dans sa courte chevelure brune et ses rides au coin de son visage anguleux mais cela n'était pas surprenant se dit-il. Après tout, le temps de leurs 20 ans était bien loin.
Désormais, ils en avaient 40 et les expériences qu'ils avaient subies s'étaient chargé de les faire vieillir plus vite qu'ils n'auraient dus. Thomas revint vers lui et Thierry sentit peser sur
lui son regard brun sans joie. Il n'avait pas le souvenir d'avoir vu Thomas rire depuis l'époque où ils étaient jeunes policiers.
- Pourquoi es-tu ici, Thierry? demanda-t-il en lui donnant sa
bière.
- Si je t'ai appelé c'était parce qu'il se passe des choses terribles
à Lilleland, lui annonça-t-il.
- Il se passe toujours des choses terribles à Lilleland, répondit
Thomas fataliste.
- Mais là c'est différent. Depuis ces 10 dernières années, je n'avais
jamais vu une telle situation. Des juges, des notables et des policiers sont impliqués et ils ont tués Opale.
Il vit Thomas tiquer à cette nouvelle mais il retrouva rapidement son
air impassible.
- Je suis désolé Thierry, je ne sais pas si elle avait fini par
accepter de te faire une place dans sa vie mais perdre son enfant doit être terrible.
- Elle ne m'a plus jamais parlé depuis la mort de Jasmine,
reconnut-il, mais tu as raison, cela me fait très mal.
- Je comprends que tu veuilles te venger mais c'est ta famille, tes
affaires. Pas les miennes.
- Justement, non!
Il sortit alors le dossier que Franco lui avait envoyé avant de
disparaître et notamment la photo du corps d'Opale. Il ne fallut qu'une seconde à Thomas pour reconnaître le symbole incrusté sur la fesse droite de la jeune femme. Cette fois, son désarroi fut visible.