Lundi 24 août 1 24 /08 /Août 14:44

Le palais de justice de Lilleland était plongé dans la nuit depuis longtemps quand Thomas émergea des eaux troubles d'une fosse sceptique. Il se débarrassa de ses bouteilles et d'une partie de son équipement de plongée mais conserva sa combinaison d'un noir obscur. Un fois délesté de ce poids important, il se redressa pour regarder autour de lui. Il se trouvait dans une grande pièce en apparence totalement close qui lui rappela immédiatement des souvenirs. -J'y suis, déclara-t-il dans son kit d'intercom à l'intention de Thierry. -Bien reçu, répondit la voix du détective privé dans son oreillette. L'idée de pénétrer dans le palais de justice avait semblé absurde à Thierry mais ce dernier avait oublié la fin de « la guerre des deux frères ». -Tu te souviens que j'ai été arrêté après le désastre de la montagne, lui remémora Thomas. A ce moment ma vie ne tenait plus qu'à un fil puisque Ryan avait décidé de me faire éliminer par ses flics ripoux. J'ai réussi à survivre en m'échappant du palais de justice de Lilleland. -Je me souviens, réagit Thierry, tu nous as rejoint ensuite mais les événements se sont enchaînés par la suite et personne ne t'a demandé comment tu avais fait. -Parce que je connaissais une faille dans la sécurité de ce lieu. Tout le monde pense que le palais de justice est l'un des endroits le plus sûr de la ville quand ils ont fermé les portes et ils n'ont pas tort. C'est un ancien château donc ses murs sont solides et il n'a que très peu d'ouvertures dont une entrée pour le public et une autre pour le personnel. Toutes les fenêtres sont verrouillées et contrôlées en permanences par un système de sécurité central. C'est excellent mais il a aussi les défauts de ses qualités. Il existe un système de fosses très anciennes qui communique directement avec le fleuve Golot qui longe le bâtiment. Personne n'y songe car elles sont condamnées depuis plus d'un siècle et sur la plupart des plans, elles n'apparaissent même plus sauf qu'elles sont toujours en relation avec le système d'aération. Un seul petit conduit perdu au milieu d'un réseau touffu que tout le monde a oublié mais si personne ne l'a obstrué alors il sera ma porte d'entrée. -Et si c'est le cas, tu seras bloqué. -Comme tu l'as dit après mon évasion, les choses se sont accélérées et on ne peut pas dire que cet événement ait été le plus marquant de cette période. En plus, l'objectif numéro un des notables était de faire disparaître toute trace de moi alors une enquête de ce genre devait les gêner. Il y a de fortes chances pour qu'elle ait été enterrée. -C'est risqué comme approche, tu ne crois pas. -Dans le pire des cas, je n'aurais qu'à faire demi-tour. Si nous tentons de passer par une fenêtre, nous déclencherons immanquablement le système de sécurité. -Surtout que d'après ce que je sais ils viennent de le renforcer dernièrement après qu'un monte-en-l'air ait réussi à s'y introduire. Ce sont les caméras de sécurité qui l'ont piégé. -Tu vois, nous n'avons d'autre choix. Thierry s'était rendu à son avis et c'était la raison pour laquelle Thierry rampait dans cet étroit conduit d'aération en direction du réseau reconnu du palais. Sa reptation dura plusieurs minutes avant d'arriver à l'endroit fatidique qu'il redoutait. Si jamais il tombait sur une impasse ou pire sur un vasistas contrôlé par le même système de sécurité que celui qui empêchait les intrusions extérieures, sa petite aventure pouvait mal se terminer. Dans l'univers de pénombre dans lequel il évoluait, il ne pouvait obtenir aucune information et il savait que s'il se cognait contre une alarme, il pourrait très bien finir en prison. Dans ce cas, la révélation du retour du « frère » à Lilleland signerait également son arrêt de mort. Son appréhension ne s'éternisa pas puisqu'à un moment, il bascula en avant, signifiant qu'il venait d'arriver à une intersection en T. Comme il l'avait espéré, la faille de ce beau château n'avait pas été comblée. Il pouvait maintenant continuer sa route. Il avait mémorisé les plans de cet endroit et sinua pendant plusieurs minutes pour déboucher dans un petit débarras qui se trouvait à l'étage du bureau du juge. La suite allait être un véritable exercice de style. Les couloirs étaient placés sous la surveillance de tout un système de caméras très efficaces. Thomas réenfila la cagoule de la combinaison. Cette combinaison ne facilitait pas forcément ses mouvements mais elle possédait un immense avantage dans ces circonstances. Les caméras étaient un habile compromis entre la détection visuelle et thermique, elles n'étaient pas fixes mais balayaient une zone déterminée selon un programme aléatoire. Pour échapper à cette surveillance, Thomas devait donc émettre un minimum de chaleur tout en sachant rester totalement immobile quand la caméra passait dans la zone où il se trouvait. La combinaison qu'il portait lui avait coûté une fortune car avec sa couleur noire, elle le rendait invisible dans la nuit tout en conservant sa chaleur corporelle, normalement pour les plongées en eaux profonde. Heureusement, il avait les moyens pour ce genre de folies. Il arriva à destination. Pour atteindre le bureau de de Saint Servier, il devait d'abord entrer dans celui de sa secrétaire. Lors des repérages de la veille, il avait remarqué qu'il s'agissait d'une serrure classique et qu'il lui faudrait seulement 10 secondes pour la forcer. Il attendit que la caméra qui balayait la zone, passe devant la porte et il se jeta dessus. Il savait qu'il y avait une infime chance pour la caméra revienne avant 10 secondes mais il devait courir le risque. Puis un clic, le surprit : la porte était ouverte. La secrétaire du juge était visiblement bien moins consciencieuse que son patron. Thomas ne gâcha pas l'aubaine et se jeta dans la pièce. A partir de là, il se retrouvait en terrain inconnu mais constata avec plaisir qu'aucune caméra ne veillait sur ce lieu. Visiblement, les responsables pensaient qu'il était impossible à un audacieux d'arriver aussi loin. « La suffisance est le premier pas vers l'arrogance, a dit le Coran » pensa Thomas qui ne relâcha pas sa vigilance pour autant. Il se dirigea vers la porte du bureau du juge et ne fut pas surpris de découvrir qu'elle était verrouillée. La serrure était d'une qualité bien supérieure à la précédente et il remercia le ciel de l'absence de caméra en ce lieu car il allait devoir batailler pour l'ouvrir. Il se lança alors dans son travail. 

Par lina
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