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- J'ai parfaitement le droit de construire un mur sur mon terrain,
affirma-t-il.
- Vous vous trompez, répondit-elle. Votre terrain est mitoyen au
notre et une telle construction est contraire au code municipal de l'urbanisme. Nous avons porté plainte et nous allons vous le faire détruire.
Angel fixa cette femme et comprit qu'il avait affaire à cette
Sandrine Forci qui le harcelait de messages et de lettres depuis qu'il avait commencé la construction du mur. Il n'aurait jamais cru qu'elle fut si belle et si déterminée sinon il se serait
intéressée à son cas bien plus tôt. Il se contenta de sourire.
- Nos avocats règleront cela, madame Forci.
- Vous pouvez y compter, lui rétorqua-t-elle sans se rendre compte
qu'elle avait éveillé l'intérêt d'un terrible prédateur.
Morgane suivait le professeur Fuentes dans les couloirs éclairés de
l'école Bono. Elle se demandait combien de temps, elle allait devoir se plier aux règles ridicules de cet établissement. Elle ne comprenait pas que ses parents puissent s'obstiner à vouloir la
forcer à étudier alors qu'elle ne le désirait pas. A c ase de ça, elle se retrouvait dans cet endroit lugubre avec des fous qui pensaient qu'elle allait accepter de travailler jusqu'à 10 heures
par jour sur des matières scientifiques pour leurs beaux yeux. C'était une horreur dont elle ne savait pas comment se sortir. Elle se rassura en se disant que dans trois mois, ils se rendraient
compte qu'elle était une cause perdue et qu'elle pourrait retourner à sa vie bien tranquille.
Le dortoir était affreusement désert. On lui avait expliqué que cette
aile venait d'être achevée et qu'on la réservait pour les nouveaux étudiants de la section de rattrapage comme elle et des nouvelles classes préparatoires qui devaient ouvrir dans quelques mois.
Le professeur Fuentes la conduisit jusqu'à la porte d'une chambre qui se trouvait au milieu du grand couloir. Morgane fut surprise de constater qu'une jeune femme les attendait. Elle devait avoir
une vingtaine d'années, elle était assez grande, châtain brune avec des cheveux assez longs qu'elle regroupait en une queue de cheval. Le professeur Fuentes salua la jeune femme d'un signe de la
tête et Morgane eut une étrange impression de complicité entre ces deux femmes.
- Je vous présente Mademoiselle Sonia Ordoz, expliqua le professeur
Fuentes. Elle est l'une de nos plus brillantes étudiantes de la filière d'Etude Supérieure Scientifique. Elle sera votre tutrice pour les matières scientifiques. Grâce à son soutien, vous
retrouverez un niveau plus qu'acceptable en science.
Morgane ne répondit rien se contentant de lever les yeux au ciel.
Aucune des deux femmes ne sembla remarque cette réaction.
- Je vous laisse, indiqua le professeur. Sonia va vous faire visiter
votre chambre. Les deux jeunes femmes
entrèrent dans la chambre. Elle était grande et spacieuse mais Morgane s'y sentit mal à l'aise. Elle remarqua immédiatement l'absence de télévision et de matériel multimédia autre qu'un
ordinateur qui semblait cependant être très récent.
- Dis -- moi, demanda Morgane à Sonia. Tu vis ici toi
aussi?
- Oui, répondit Sonia et Morgane vit sa gorge se nouer à l'énoncé de
cette réponse.
- Ca ressemble plus à une prison qu'à une école, osa-t-elle en
prenant la réaction de Sonia pour une invitation. Il doit y avoir bien des moyens de faire le mur. Je l'ai fait des dizaines de fois dans l'internat où j'étais la fois précédente et sans que mes
parents le sachent.