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Il se redressa, soulagé de pouvoir parler de ce qui le tourmentait
avec elle.
- Si j'ai fui Lilleland, ce n'est pas pour y retourner dès que
n'importe qui vient me chercher, lui dit6il.
- Thierry n'est pas n'importe qui et il a attendu 10 ans pour
utiliser le numéro qu'il avait en sa possession pour nous contacter. Tu sais comme moi qu'il sait que tout cela est important.
- Mais est-ce que cela me concerne? insista-t-il en reprenant le même
argument que celui qu'il avait développé en présence de son ami.
- Alors pourquoi n'arrives-tu pas à
dormir?
Il ne répondit même pas. Pas la peine de chercher à lui mentir, elle
le connaissait trop bien et avait déjà payé trop cher le prix de son sens des responsabilités.
- Je ne peux pas te laisser seule, reprit-il, persuadé que le danger
n'avait jamais été aussi proche depuis 10 ans.
- Je peux rejoindre notre lieu sécurisé.
- Ce n'est pas suffisant. Je ne te laisserais jamais si tu n'as
personne pour veiller sur toi.
- Alors appelle Lorna.
Ce nom était une évidence. Lorna Watts était sans doute la seule
personne au monde à laquelle il faisait suffisamment confiance pour remettre en ses mains la sécurité de la femme de sa vie.
- Il va me falloir du temps pour la faire
venir.
- Je suis sûre que Thierry saura patienter pendant quelques
jours. Amanda-Jean venait de passer
presque une journée entière sous bonne garde au commissariat central de Lilleland. Après avoir fait preuve de patience puis tenté la diplomatie, elle s'était essayée à la menace pour tenter de
sortir de la pièce d'interrogatoire où elle était cantonnée depuis son arrestation mais ses geôliers étaient restés de marbre. On lui avait répondu que le commissaire divisionnaire allait la
recevoir mais sans jamais lui préciser à quel moment. Tout cela confinait au ridicule.
La porte s'ouvrit enfin et un officier de grande taille
entra.
- Le commissaire Marius va vous recevoir,
expliqua-t-il.
- Pas trop tôt, répondit-elle,
enragée.
Elle suivit l'officier dans les corridors du commissariat. Elle se
rendit compte alors qu'il était affreusement tard et que l'immense immeuble était presque vide. Elle ne comprenait pas comment on avait pu se permettre de la laisser ainsi aussi longtemps en
isolement.
Elle se retrouva dans un bureau qu'elle avait déjà visité : celui du
chef de la police municipale. Ce dernier l'y attendait tranquillement assis dans son fauteuil. Il dialoguait au téléphone et lui fit signe de s'assoir. Elle n'était pas d'humeur à se laisser
ainsi manipuler par cet homme qui l'avait ainsi maltraitée.
- Commissaire, commença-t-elle, c'est un véritable
scandale...