Vendredi 12 juin 5 12 /06 /Juin 12:02

- Ici, ça ne marche pas comme ça, lui rétorqua Sonia plus affolée qu'outrée. Tu dois travailler et partir d'ici est hors de question.

Morgane fut choquée par la réaction brutale de l'étudiante. On aurait dit qu'elle risquait de payer les conséquences de ses propres écarts. Elle préféra ne pas en rajouter en se disant qu'elle pourrait bien trouver des moyens de se faire la belle toute seule. 

- Pour travailler, tout se trouve dans l'ordinateur. Il y a des dizaines de logiciels différents contenant la totalité du programme. Tu va suivre un enseignement spécifique et tu auras droit à des cours personnels pour le compléter. 

- Quelle bêtise, lança-t-elle. De toute manière je n'ingurgiterais jamais autant de choses en se peu de temps. 

- Au pire, tu n'auras qu'à aller sur internet, l'accès est libre pour l'instant.

Sonia se dirigea vers la porte mais se ravisa juste avant de sortir.

- Si tu a besoin de moi, ma chambre est au bout du couloir. Tu peux venir me demander des conseils quand tu veux sauf si la porte est fermée à clé. Dans ce cas, n'insiste pas, je ne répondrais pas.

Et Morgane constata à nouveau que sa gorge s'était nouée quand elle avait prononcé cette dernière phrase. 

Morgane se retrouva donc seule dans sa chambre et la dernière dont elle avait envie c'était de travailler. Comme elle ne pouvait rien faire d'autre, elle se jeta sur l'ordinateur et commença à pianoter sur le clavier à la recherche de site intéressants. Elle commença à chatter avec ses amies sur l'horreur de l'endroit où on venait de l'enfermer et en même temps surfait à la recherches de fichiers qu'elle pourrait télécharger. A aucun moment, elle ne fit consciemment attention aux bandes publicitaires qui défilaient au dessus de l'écran pourtant petit à petit son intérêt pour les chats diminua et, presque sans le réaliser, elle se retrouva à chercher des sites spécialisés en mathématiques sur lesquels, elle passa le restant de la soirée.
Depuis son bureau, Laroquette observait Morgane surfant sur internet. Il était fasciné par les effets si rapides des images subliminales qu'il avait introduites dans les bandes publicitaires des sites internet sur lesquels elle était allée se balader. Les kidnappeurs de Bethany Carter -- qui qu'ils soient et quels que soient leur objectifs réels -- n'avaient pas menti. Ce programme était capable de transformer les esprits des jeunes filles. Déjà, en peu de temps, cette paresseuse de Bastier commençait à travailler suivant les suggestions que ces messages lui envoyaient. Elle allait sans s'en rendre compte elle-même devenir un bourreau de travail qui en quelques mois abattrait tous les retard que sa flemmardise lui avait fait accumuler mais bien sûr ce n'était pas tout. 

- Accélère un peu grognasse, ordonna-t-il en quittant l'écran des yeux pour baisser le regard vers son entrejambe. 

Anita Fuentes, son collier de cuir bien placé autour du cou, était en train de lui faire une fellation. Totalement nue, la professeure d'espagnol obéissait à toutes ses directives sans jamais montrer aucun plaisir mais sans non plus opposer aucune réelle résistance. Laroquette se doutait que ce comportement trouvait son origine dans le fait qu'elle avait été, enfant, retenue prisonnière dans les geôles d'une dictature où on avait dû la conditionner à obéir. Elle accéléra donc le rythme de ses va et vient afin d'augmenter le plaisir qu'elle procurait à celui qui l'avait ramené à la servitude qu'elle avait tenté de fuir en s'exilant du Honduras. 

Par lina
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Jeudi 11 juin 4 11 /06 /Juin 12:01

- J'ai parfaitement le droit de construire un mur sur mon terrain, affirma-t-il. 

- Vous vous trompez, répondit-elle. Votre terrain est mitoyen au notre et une telle construction est contraire au code municipal de l'urbanisme. Nous avons porté plainte et nous allons vous le faire détruire. 

Angel fixa cette femme et comprit qu'il avait affaire à cette Sandrine Forci qui le harcelait de messages et de lettres depuis qu'il avait commencé la construction du mur. Il n'aurait jamais cru qu'elle fut si belle et si déterminée sinon il se serait intéressée à son cas bien plus tôt. Il se contenta de sourire.

- Nos avocats règleront cela, madame Forci.

- Vous pouvez y compter, lui rétorqua-t-elle sans se rendre compte qu'elle avait éveillé l'intérêt d'un terrible prédateur. 
Morgane suivait le professeur Fuentes dans les couloirs éclairés de l'école Bono. Elle se demandait combien de temps, elle allait devoir se plier aux règles ridicules de cet établissement. Elle ne comprenait pas que ses parents puissent s'obstiner à vouloir la forcer à étudier alors qu'elle ne le désirait pas. A c ase de ça, elle se retrouvait dans cet endroit lugubre avec des fous qui pensaient qu'elle allait accepter de travailler jusqu'à 10 heures par jour sur des matières scientifiques pour leurs beaux yeux. C'était une horreur dont elle ne savait pas comment se sortir. Elle se rassura en se disant que dans trois mois, ils se rendraient compte qu'elle était une cause perdue et qu'elle pourrait retourner à sa vie bien tranquille. 

Le dortoir était affreusement désert. On lui avait expliqué que cette aile venait d'être achevée et qu'on la réservait pour les nouveaux étudiants de la section de rattrapage comme elle et des nouvelles classes préparatoires qui devaient ouvrir dans quelques mois. Le professeur Fuentes la conduisit jusqu'à la porte d'une chambre qui se trouvait au milieu du grand couloir. Morgane fut surprise de constater qu'une jeune femme les attendait. Elle devait avoir une vingtaine d'années, elle était assez grande, châtain brune avec des cheveux assez longs qu'elle regroupait en une queue de cheval. Le professeur Fuentes salua la jeune femme d'un signe de la tête et Morgane eut une étrange impression de complicité entre ces deux femmes.

- Je vous présente Mademoiselle Sonia Ordoz, expliqua le professeur Fuentes. Elle est l'une de nos plus brillantes étudiantes de la filière d'Etude Supérieure Scientifique. Elle sera votre tutrice pour les matières scientifiques. Grâce à son soutien, vous retrouverez un niveau plus qu'acceptable en science.

Morgane ne répondit rien se contentant de lever les yeux au ciel. Aucune des deux femmes ne sembla remarque cette réaction. 

- Je vous laisse, indiqua le professeur. Sonia va vous faire visiter votre chambre.  Les deux jeunes femmes entrèrent dans la chambre. Elle était grande et spacieuse mais Morgane s'y sentit mal à l'aise. Elle remarqua immédiatement l'absence de télévision et de matériel multimédia autre qu'un ordinateur qui semblait cependant être très récent. 

- Dis -- moi, demanda Morgane à Sonia. Tu vis ici toi aussi?

- Oui, répondit Sonia et Morgane vit sa gorge se nouer à l'énoncé de cette réponse. 

- Ca ressemble plus à une prison qu'à une école, osa-t-elle en prenant la réaction de Sonia pour une invitation. Il doit y avoir bien des moyens de faire le mur. Je l'ai fait des dizaines de fois dans l'internat où j'étais la fois précédente et sans que mes parents le sachent. 

Par lina
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Mercredi 10 juin 3 10 /06 /Juin 12:00

- Je comprends vos réticences mais j'avais espéré bénéficier d'une certaine latence. Sachez que je suis expérimentée et que je ne compte pas faire de vagues. 

- Malheureusement, je ne peux pas me permettre ce genre de liberté. Je ne suis pas que le garant du respect de la loi, je suis aussi celui de la sécurité des habitants de Lilleland. Si vous lancez une vendetta contre Freddy des vies seront mise en périls et je ne peux le permettre. 

- Je n'ai aucune rancune envers cet homme...

- Alors expliquez-moi bon sang!

Elle se leva alors, consciente qu'elle ne pouvait pas trop en révéler au risque de trop s'impliquer. 

- Je suis désolée de vous avoir déranger, commissaire. Je ne viendrais plus vous déranger. 

Elle sortit dans la foulée laissant un Marius encore plus intrigué. Il pianota de nouveau sur son ordinateur et fit défiler les informations qu'il avait obtenues sur elle. Il les coupla avec celles qu'il possédait sur Freddy et une évidence lui apparut alors. Il éclata de rire.
Angel préparait une vidéoconférence dans sa chambre quand il reçut une communication sur son interphone. Il décrocha. 

- Oui Sanders? fit en s'adressant au chef de la sécurité qui avait succédé à Gonzalo suite à l'incident Opale.

- Monsieur, nous avons un problème au niveau de la clôture.

- Une intrusion? s'inquiéta l'homme d'affaire.

- Pas tout à fait. Il s'agirait plutôt d'une manifestation. Vous devriez venir voir. 

Intrigué, Angel sortit de sa chambre. En descendant l'escalier, il croisa Anne-Marie sa nouvelle esclave en train d'astiquer les dorures. Elle portait l'uniforme de soubrette réglementaire et en profita pour passer sa main entre ses fesses. Elle frémit mais ne fit rien pour le repousser. Elle était déjà bien dressée et faisait tout pour le contenter depuis qu'il l'avait changée de chambre. Elle préférait tout que de devoir repasser une nouvelle nuit avec la harpie vengeresse qu'était devenue Jennifer. 

Angel sortit de la villa et retrouva Sanders, accompagné de deux autres hommes, sur le parking. Ils le conduisirent dans la forêt aux abords du chantier de construction de la muraille censée assurer définitivement la sécurité de son domaine. Un groupe d'une dizaine de personne s'étaient massé au niveau où les ouvriers œuvraient empêchant l'avancée des travaux. Une cohue s'était formée mêlant manifestants, ouvriers ainsi qu'hommes de main. Angel devança son escorte pour aller son mêler à cet attroupement.

- Mais bon sang qu'est-ce qui se passe ici? tonna-t-il.

- Vous n'avez pas le droit de construire cette horreur, lui répondit la femme qui semblait mener cette troupe.

Il s'agissait d'une femme brune, la quarantaine triomphante, parfaitement conservée et le défiait de son regard bleu et dépit de sa taille modeste. Angel releva ce défi avec plaisir. 

Par lina
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Mardi 9 juin 2 09 /06 /Juin 11:59

- Le loup et la lune, décrit-il. C'est le symbole de Paul et du cercle intérieur. 

- Précisément, le symbole du « caïd ». Quelqu'un est en train de reprendre l'œuvre de ton frère. 

- Tu n'en sais rien, ce symbole n'était pas un secret d'état. Paul est mort, je l'ai tué.

Thierry le savait très bien, il avait vu lui-même le corps de Paul Romero juste avant qu'on ne le jette dans sa tombe. Ses lieutenants étaient tous soit morts soit en prison. 

- Mais ce n'est pas tout, reprit-il en comprenant que Thomas était désormais trop détaché pour revenir seulement pour lui faire plaisir. Opale n'est pas le seul mystère dans tout cela, il y en a une autre.

Il sortit alors un autre dossier et le posa devant Thomas. Celui-ci le prit entre ses mains et fixa le nom inscrit sur la pochette.

- Sophie Olivier.

- Oui, Thomas, insista Thierry. Sophie Olivier, la fille de Paul, ta nièce. 

Il le sentit alors vaciller et voulut profiter de son avantage quand la porte à battant qui se trouvait sur le mur Ouest claqua indiquant l'entrée d'une autre personne. Thierry se tourna et il la vit. Amanda-Jean Carpenter avait décidé de revenir à la charge et elle se heurtait au même refus de la part du responsable du service des renseignements de la ville de Lilleland. 

- Je suis désolé, mademoiselle, assura ce commissaire principal Ustinov. Si je n'ai pas de mandat, je ne peux pas vous remettre ce genre d'informations. Ce serait illégal.

- Je comprends, fit-elle, mais je vous promets que je ne me servirais pas de ces informations dans le cadre d'une affaire...

- C'est encore pire, si jamais cela dérape, je ne pourrais même pas me retrancher derrière votre fonction d'officier interrégional. Désolé. 

- Mais...

- Ecoutez, je ne peux rien sauf peut être vous mettre en contact avec mon supérieur. S'il décide de prendre ce risque je ne pourrais pas m'y opposer. 

Amanda-Jean accepta la proposition d'Ustinov, elle n'avait de toute façon rien à perdre. 

Elle se retrouva donc au dernier étage du grand bâtiment de la police municipale dans le grand bureau du commissaire divisionnaire Antonin Marius. Ce dernier la reçut avec toute l'amabilité qu'elle pouvait espérer. Il pianota sur son ordinateur puis se tourna vers elle en affichant une expression compatissante.

- Vous me posez un véritable dilemme officier Carpenter, lui expliqua-t-il. Cela fait plusieurs jours que vous harcelez mes hommes pour obtenir des informations auxquelles vous ne devriez pas avoir accès et qu'il serait dangereux de vous remettre. Je me suis renseigné, vous êtes en congé et donc vous ne bénéficiez d'aucun soutien. Si vous projetez d'affronter un homme comme Freddy, c'est suicidaire. 

Par lina
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Lundi 8 juin 1 08 /06 /Juin 11:58

- Bonjour Thomas, dit-il.

- Bonjour Thierry, répondit Thomas, entre.

Les deux hommes entrèrent dans un living aux murs sombres et sans fioritures puis passèrent dans un salon guère plus lumineux. Thomas lui indiqua de s'assoir et il s'exécuta.

- Tu veux boire quelque chose? demanda-t-il.

- Une petite bière, volontiers.

- Je n'ai que des américaines.

- Ce sera très bien. 

Thomas se dirigea vers le petit comptoir qui se trouvait au fond de la pièce et Thierry en profita pour le détailler.

Thomas Sarfati que les anciens de Lilleland avaient baptisé le « Frère » n'avait pas vraiment changé en 10 ans. Il paraissait toujours aussi grand du haut de son mètre 90, il ne semblait pas avoir pris de graisse avec l'âge. Cependant, Thierry remarqua des cheveux blancs dans sa courte chevelure brune et ses rides au coin de son visage anguleux mais cela n'était pas surprenant se dit-il. Après tout, le temps de leurs 20 ans était bien loin. Désormais, ils en avaient 40 et les expériences qu'ils avaient subies s'étaient chargé de les faire vieillir plus vite qu'ils n'auraient dus. Thomas revint vers lui et Thierry sentit peser sur lui son regard brun sans joie. Il n'avait pas le souvenir d'avoir vu Thomas rire depuis l'époque où ils étaient jeunes policiers. 

- Pourquoi es-tu ici, Thierry? demanda-t-il en lui donnant sa bière.

- Si je t'ai appelé c'était parce qu'il se passe des choses terribles à Lilleland, lui annonça-t-il.

- Il se passe toujours des choses terribles à Lilleland, répondit Thomas fataliste. 

- Mais là c'est différent. Depuis ces 10 dernières années, je n'avais jamais vu une telle situation. Des juges, des notables et des policiers sont impliqués et ils ont tués Opale. 

Il vit Thomas tiquer à cette nouvelle mais il retrouva rapidement son air impassible.

- Je suis désolé Thierry, je ne sais pas si elle avait fini par accepter de te faire une place dans sa vie mais perdre son enfant doit être terrible.

- Elle ne m'a plus jamais parlé depuis la mort de Jasmine, reconnut-il, mais tu as raison, cela me fait très mal. 

- Je comprends que tu veuilles te venger mais c'est ta famille, tes affaires. Pas les miennes. 

- Justement, non!

Il sortit alors le dossier que Franco lui avait envoyé avant de disparaître et notamment la photo du corps d'Opale. Il ne fallut qu'une seconde à Thomas pour reconnaître le symbole incrusté sur la fesse droite de la jeune femme. Cette fois, son désarroi fut visible.

Par lina
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