Dimanche 24 mai
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14:57
- Je ne comprends pas.
- Je le vois. Réalises-tu les conséquences pour le foyer si jamais on
apprenait que nous employons du personnel drogué? De nombreuses personnes tentent depuis des années de nous faires fermer pour différentes raisons autant parce que des défavorisée aussi prés du
centre-ville gênent les notables que le fait qu'un immeuble aussi bien placé à une forte valeur immobilière. Ils vont se jeter sur cette occasion pour nous réduire en charpie et cette fois la
réputation de mon père ne suffira pas.
Anne-Marie fut accablée par cette nouvelle. Elle comprit qu'elle
venait de décevoir encore plus les espoirs placés en elle et qu'elle allait conduire toutes les personnes qu'elle respectait le plus au désastre.
- Je vais démissionner, décida-t-elle.
- C'est malheureusement inéluctable, approuva Christine, mais cela ne
suffira pas. Le mal est fait car la personne qui m'a contactée possède tout pour nous accabler : le témoignage de la personne qui vous vend ces saloperies, des photos de toi en train de les
acheter et même des tests sanguins réalisés à partir d'échantillons qu'elle s'est procurée à la médecine du travail qui elle ne recherchait pas ce genre de substances mais qui attesteront de ton
identité et des périodes de prise des médicaments.
Anne-Marie s'effondra dans son fauteuil sans comprendre ce qui lui
arrivait.
- Cependant, reprit Christine après avoir laissé sa collègue cogiter
un long moment, nous pouvons peut-être sauver l'essentiel mais le prix à payé sera élevé.
- Je ferais tout ce qu'il faut, assura Anne-Marie trop heureuse qu'on
lui offre une possibilité de rattraper toutes ses erreurs.
Et intérieurement, Christine dut se retenir de ne pas hurler en
constatant que le piège tendu par Angel avait fonctionné à merveille.
Antonin Marius lisait les rapports journaliers dans son bureau quand,
par l'interphone, sa secrétaire l'informa qu'Oleg Ustinov voulait le voir.
- Faîtes le entrer.
Ustinov était l'un des plus fidèles lieutenants de Marius qui
appartenait à son équipe depuis des années et le commissaire principal lui faisait suffisamment confiance pour lui confier les postes les plus sensibles et il en avait fait le second flic le plus
influent de Lilleland.
- J'ai les informations que vous vouliez, indiqua-t-il. Comme vous
m'avez demandé, je suis resté très discret et je n'ai demandé l'intervention d'aucun flic qui n'appartienne pas à notre petit groupe.
- Parfait.
Aucune question, c'était ce que Marius appréciait chez ses hommes.
Ils savaient parfaitement rester à leur place. Il était le chef et eux les subalternes et cela ne devait jamais changer. Tant qu'ils gardaient cela en tête, ils étaient grassement récompensés de
travailler pour lui. Ceux qui oubliaient ce principe de base ne faisaient pas de vieux os.
- Votre gars se nomme Thierry Diomandé, c'est un détective
privé.
- Il est bon?
Par lina
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Samedi 23 mai
6
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14:56
pensait que le fait que ses parents et son frère aient été assassinés
par le régime en place serait suffisant pour justifier du « danger vital » qu'elle courait. Elle appela immédiatement la permanence de l'association des réfugiés honduriens et finit par obtenir
Ivan Morales, l'un des principaux responsables qui lui fit un aveu à lui glacer le sang.
- La vérité Anita est que ton dossier était excellent et qu'il aurait
dû être accepté mais tu as désormais une ennemie trop puissante pour nous. Danielle Ramos a fait pression sur ses amis politiques et tu sais qu'elle est la fille d'un homme puissant au niveau
régional. C'était en grande partie grâce à elle que Juan avait réussi sa carrière. Si seulement, il n'avait pas eu ce caractère si volage.
- Mais elle se trompe, je n'ai jamais...
- Je sais mais impossible de lui faire comprendre et elle te fait
seulement payer pour toutes celles avec lesquelles il a réellement couchées. Enfin, tout n'est pas perdu, tu as toujours ton emploi. Tant que tu le conserveras, nous ferons renouveler ton permis
de séjour sans problème et dans quelques temps, quand Danielle aura retrouvé la raison, nous pourrons refaire une demande. C'est juste une question de temps.
Il était drôle ce n'était pas lui qui devait vivre avec une épée de
Damoclès sur la tête. Elle avait en tête le souvenir d'une de ses amies, expulsée voici quelques mois et qui avait disparue sitôt son arrivée sur le sol du Honduras. Elle savait que son permis de
séjour ne dépendait que d'une chose : la prolongation de son contrat. Or, le directeur Laroquette ne l'avait toujours pas rappelé pour la lui faire signer contrairement à la majorité de ses
collègues.
Anne-Marie se trouvait dans le bureau du foyer et travaillait sur un
nouveau dossier quand Christine entra et ferma la porte derrière elle. La directrice se jeta alors littéralement sur le sac de son assistante sociale et l'ouvrit sans ménagement. Totalement
surprise, Anne-Marie voulut protester mais ses récriminations moururent dans sa gorge quand Christine brandit sous son nez le tube d'antidouleur qu'elle venait de se
procurer.
- C'est ce que je pense? demanda la directrice l'air
horrifié.
- J'ai une ordonnance et tu le sais, se défendit
Anne-Marie.
- Ce que je sais c'est que ton traitement est terminé depuis
plusieurs mois. Anne-Marie es-tu dépendante de ces cachets?
- Pas du tout.
- Alors tu ne verras aucun inconvénient à subir un test capillaire
pour le prouver.
Anne-Marie hésita. Elle savait qu'un tel test mettrait en évidence
non seulement les quantités qu'elle prenait actuellement mais également l'augmentation des prises depuis plusieurs mois.
- Mon Dieu, s'emporta Christine qui prit son hésitation pour un aveu.
Te rends-tu compte des conséquences?
- Mon utilisation de ces substances n'a jamais eu de répercutions sur
mon travail.
- Mais tu t'entends? C'est exactement le discours que nous entendons
tous les jours. On ne contrôle jamais et tu le sais très bien. Et ce n'est pas le pire. Veux-tu savoir comment j'ai été mise au courant? Un étranger m'a averti et pas quelqu'un de bien
intentionné.
Par lina
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Vendredi 22 mai
5
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14:55
menacer.
- Fais attention à tes paroles, le coupa sèchement le détective, tu
es en train de parler de ma fille.
Giroud se raidit devant cette nouvelle. Le dossier personnel de la
jeune fille n'avait jamais fait référence à cette paternité. Il fallait dire qu'avec une mère prostituée, il était difficile d'affirmer avec certitude l'identité d'un père même dans le cas d'une
liaison métisse. Voilà qui compliquait les choses.
- Et bien toutes mes condoléances, reprit-il en tentant de cacher son
trouble. Toujours est-il que cela reste un tragique accident.
- A d'autres, le contredit Diomandé, nous savons tous les deux que tu
as trafiqué les preuves pour cacher la vérité et je veux savoir pourquoi un commissaire même si c'est un cancrelat de ton espèce risquerait sa carrière en s'impliquant dans une affaire aussi
trouble que celle-là.
- Et tu penses vraiment que je vais te
répondre.
- Il le faudra bien, affirma Diomandé en jouant avec la gâchette de
son arme.
- Allons Thierry, nous savons tous les deux que tu ne tireras jamais.
Si tu m'avais laissé mon arme, je ne dirais pas. Mais maintenant, tu ne tireras jamais sur un homme sans défense. Tu n'étais pas le tueur froid de la bande, tu n'es pas comme
Thomas.
- Qui parle de froideur, ici, réfuta Diomandé en se ruant sur
lui.
Il le frappa sur le front avec la crosse de son arme. Giroud vit
immédiatement des étoiles. Diomandé le frappa ensuite au ventre. Il avait fait de la boxe et savait parfaitement où frapper pour lui procurer un maximum de douleur. Il le souleva du sol et le
plaqua contre un mur.
- Je vais te briser tous les os du corps s'il le faut, menaça-t-il,
mais tu finiras par me dire ce que je veux savoir.
- Mais te dire quoi? larmoya Giroud. Je ne sais rien en vérité. Je ne
suis qu'un exécutant.
- L'exécutant de qui?
- Si tu sais que j'ai menti sur les preuves, tu le sais certainement
déjà.
- De Saint Servier. Qu'est -- ce que ce juge à avoir avec
Opale?
- Je n'en sais rien et je ne veux rien savoir. Ce type est un dingue,
il sait tout sur tout le monde et sait se servir de ses informations pour obtenir ce qu'il veut.
Diomandé lâcha Giroud. Il savait désormais à quelle personne il
devait s'adresser.
Anita avait reçut la lettre de la préfecture le matin
même.
« Mademoiselle Fuentes, nous avons le regret de vous signifier que le
statut de réfugié politique vous a été refusé devant l'insuffisance des preuves apporté de votre part concernant le danger vital que vous encouriez en cas de retour sur le territoire du Honduras
».
Elle était catastrophée devant une telle annonce autant par le fond
que par la forme. Pourtant, elle
Par lina
1
Jeudi 21 mai
4
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/05
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14:53
Mario et Hugo obéirent comme un seul homme, visiblement sous le choc
de cette démonstration de charisme. L'instant d'après la jeune fille entrevue précédemment accompagnée d'une autre femme plus vieille d'une bonne vingtaine d'année mais vêtue de la même tenue
bandante, s'emparèrent du corps inanimée de Jennifer posé par terre et l'emportèrent. Hugo et Mario firent alors mine de partir.
- Attendez une seconde, messieurs, les retint l'homme. J'ai un
dernier détail à préciser.
Il s'était retourné pour regarder ses deux servantes emporter le
corps de sa nouvelle prisonnière et parlait d'un ton détaché.
- J'ai eu l'occasion de parler avec votre chef, le commissaire
Marius. Il a dû vous dire qu'il m'arrive d'être partageur.
Au moment où il finissait cette phrase, il se retourna vers eux, vif
comme l'éclair. Ce fut à ce moment qu'ils virent que l'une des deux soubrettes lui avait apporté une sorte de matraque. Il frappa Mario en pleine tête et Hugo eut à peine le temps de comprendre
ce qui se passait avant de recevoir un coup en pleine mâchoire.
- Sachez que ma générosité reste extrêmement limitée, rajouta-t-il
alors que les policiers s'écroulaient sur le sol à la limite de l'inconscience. Je décide qui touche à mes jouets et surtout j'ai horreur qu'on me les abime.
Il s'approcha des deux hommes à terre et commença alors à les rouer
de coups afin de s'assurer que son message soit parfaitement entendu.
Giroud arriva chez lui alors que le soleil était couché depuis
plusieurs heures. Son service était terminé depuis longtemps mais il avait fait un petit détour par son bar favori comme à son habitude. Le commissaire n'était cependant pas rassasié. A peine
rentré, il se dirigea vers le minibar de son salon, sans même allumer la lumière et se versa un verre de vodka. Ce fut à ce moment qu'il comprit qu'il n'était pas seul. Il glissa sa main droite
dans son gilet.
- Si j'étais toi je ne ferais pas ça, fit une voix provenant du
canapé juste derrière lui.
Giroud se crispa en reconnaissant l'homme à qui appartenait cette
voix.
- Que me veux-tu, Thierry?
demanda-t-il.
- Je ne me souviens pas que nous ayons été aussi intimes pour nous
appeler par nos prénom, lui rétorqua Diomandé, mais passons. D'abord je veux ton arme. Tu vas la sortir doucement de ton gilet et la jeter loin de toi.
Conscient que Thierry Diomandé était tout sauf un rigolo, Giroud
s'exécuta sans réclamer. Il se retourna alors pour constater que comme il s'y attendait, Diomandé braquait sur lui son Glock 9 mm.
- Très bien, reprit le détective privé. Maintenant nous pouvons
parler.
- Et parler de quoi?
- D'Opale Apolline.
- Je ne vois en quoi la mort accidentelle d'une pute de tapin peut
d'intéresser au point de venir me
Par lina
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Mercredi 20 mai
3
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/05
/Mai
14:53
la rage qui s'était à nouveau emparée d'elle. Ils la remirent dans la
voiture en évitant ses coups de pieds et de genoux et reprirent place à l'avant. La voiture repartit sur la route de la mer. Durant tout le trajet, elle ne cessa d'insulter les deux hommes qui
venaient de la violer. Dans sa furie, elle tentait de les frapper au travers de la grille qui les séparait mais cette dernière était solide et elle ne réussit qu'à se faire mal. Au fur et à
mesure, elle finit par s'apaiser un peu, réservant ses forces pour un moment plus propice.
La voiture de police arriva finalement à l'entrée d'une grande
propriété aux allures de camp fortifié. Deux hommes en armes filtraient les entrées devant une guérite et une grande porte en acier. L'un de ces hommes leur fit signe de s'arrêter et s'approcha
de la portière conducteur. Hugo baissa sa vitre et le salua.
- Livraison spéciale de la part d'Antonin Marius,
déclara-t-il.
Le garde jeta un regard sur la banquette arrière et apparut intrigué.
Il avança de deux pas et dévisagea Jennifer. Cette dernière tenta de lui envoyer un coup de pied au travers de la vitre mais il ne réagit presque pas. Il revint vers
Hugo.
- Qu'est-ce qu'il lui est arrivé? demanda-t-il. Elle a des bleus sur
les jambes et les bras, sa jupe est déchirée et elle n'a plus de culotte.
- Comme tu peux le voir, répondit Hugo en conservant son ton
désinvolte, la demoiselle est très réticente alors nous avons dû utiliser la force pour la forcer à nous suivre.
Le garde le dévisagea, hésitant, puis il fit volte face et se dirigea
vers la guérite pour décrocher un téléphone. Il resta quelques instants en communication avant de leur faire signe d'avancer.
- Remontez l'allée, leur expliqua-t-il. Garez-vous dans le parking
principal, le chef vous attend.
Le sourire d'Hugo s'élargit et il
redémarra.
Ils durent extraire Jennifer de la voiture puis la traîner sur les
500 mètres qui les séparaient de l'entrée. La porte s'ouvrit avant qu'ils n'aient à sonner et ils se retrouvèrent devant une jeune fille aussi jeune que la harpie qu'ils escortaient. Hugo faillit
lâcher sa prisonnière en découvrant sa tenue indécente mais elle s'effaça rapidement pour laisser la place à un homme à la carrure imposante.
- Entrez! leur ordonna-t-il d'un ton ferme.
Ils forcèrent Jennifer à entrer.
- J'espère que vous avez des gars solides, expliqua Mario, parce
qu'elle est forte comme un bœuf.
Comme toute réponse, l'homme se retourna et fixa la jeune femme et
son seul regard bleu et froid réussit à la calmer. Mario sentit les muscles de ses bras de crisper rien qu'au contact de sa main. Il fut à la fois impressionné et terrifié par l'ascendant que cet
homme avait sur cette jeune fille pourtant caractérielle. Il posa sa main sur son cou, elle fit un geste pour se dérober mais rien de comparable avec ses dérobades précédentes. Il appuya sur un
point de pression et la seconde d'après, elle sombrait dans l'inconscience. Les deux hommes avaient entendu parler de ces techniques mais ne les avaient jamais vues mises en
pratique.
- Vous pouvez la lâcher, estima-t-il.
Par lina
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